Familier, 2006-2009 (ensemble indissociable de 10 diptyques photographiques)

10 x (19 x 25 x 2,5 cm)

Les séries photographiques de Marie Prunier sont souvent motivées par des lieux : résidences, lieux de passage ou familiers, ils sont l’occasion d’une appropriation, rarement dénuée d’humour, par des dispositifs simples mais à fort effet révélateur ou démystificateur. À l’occasion d’un séjour en Islande, l’artiste a associé des photographies du siècle précédent à des prises de vue d’inconnus choisis pour leur approximative ressemblance avec ces portraits anciens, dont elle fit reprendre la pose. Si la spontanéité du geste de prise de vue contemporaine contraste avec le temps que l’on imagine nécessaire aux anciennes prises de pose, c’est peut-être la question de savoir ce qui fait l’unité d’un « peuple » que l’artiste questionne : les islandais ont en effet les gènes les plus homogènes de l’humanité. D’où l’hypothèse selon laquelle leur étude permettrait de séquencer le génome humain. Mettant en doute, par ce jeu d’identité et différence, la pertinence de tels supposés, c’est aussi à une réflexion sur la représentation corporelle et le genre du portrait (pose, posture, tenue) que Marie Prunier invite.  

Vincent Romagny